Face à l’essor du télétravail, les experts en cybersécurité inquiets
Après la pandémie mondiale de coronavirus, certaines choses ne changeront pas. L’une d’entre elles, selon les experts, est l’expansion du télétravail ou, du moins, la mise en place d’une solution mixte qui combine le format face à face avec le travail à distance.
Toutefois, ce modèle comporte également certains risques et, tout comme il est pratique de se laver les mains et de porter des masques dans le monde réel pour éviter les virus, dans le monde numérique, il est essentiel de renforcer la cybersécurité si l’on ne veut pas subir les effets secondaires du COVID-19.
Check Point Software Technologies, un fournisseur mondial de solutions de sécurité informatique, a mené une enquête auprès de 270 professionnels de la cybersécurité dans le monde et la réponse a été très claire : 3 sur 4 craignent une augmentation des cyberattaques en raison de la nouvelle modalité mixte de travail en personne et à distance, tirant parti de la situation vulnérable des entreprises. La même enquête indique que 79 % des entreprises considèrent comme une priorité absolue le renforcement de leur niveau de cybersécurité et la prévention des cyberattaques.
S’ils en ont fait une priorité, cela signifie qu’ils ne l’ont pas encore fait. Cela est probablement dû à l’entrée précipitée en quarantaine que connaissent la plupart des pays, forçant des milliers d’entreprises à se lancer dans le télétravail sans préparer correctement les protocoles. D’ailleurs, une grande part des entreprises, en particulier les TPE et les PME, n’utilisent même pas un VPN. L’étude révèle que 65 % des entreprises bloquent l’accès aux informations de l’entreprise à partir d’ordinateurs qui ne sont pas autorisés par le VPN de l’entreprise, mais il y a encore un grand pourcentage d’entreprises (35 %) qui n’ont pas mis en œuvre ce type de pratiques de sécurité. Pourtant, la définition même du VPN implique une sécurisation renforcée. En effet, ce réseau privé permet de rendre anonymes les utilisateurs d’Internet en entreprise, et donc d’empêcher le vol de données et le piratage.
Les experts insistent : nous devons nous protéger
« La pandémie disparaîtra tôt ou tard, mais pas ses effets cybernétiques », ont déclaré les responsables de Check Point.
Plus de 50 % des personnes interrogées ont déclaré que les attaques visant les appareils domestiques sont les plus préoccupantes. Attaquer un réseau d’entreprise n’est pas aussi difficile que d’attaquer un domicile privé, et c’est une chose que les cybercriminels ont prise en compte. En fait, les attaques se sont intensifiées même sur les appareils mobiles des employés.
C’est pourquoi il est essentiel d’utiliser du matériel fourni par l’entreprise, en évitant d’utiliser des dispositifs non homologués ou non configurés par l’entreprise.
Risques : le phishing et les courriers électroniques
L’hameçonnage est l’une des voies d’attaque les plus utilisées, la pandémie de coronavirus étant largement utilisée comme un hameçon (55 %). De même, les experts avertissent que dans 46 % des attaques subies par les entreprises au cours des derniers mois, le courrier électronique a été le principal vecteur des attaques.
L’enquête montre que seules 29 % des entreprises interrogées ont mis en place des outils de sécurité pour les équipes de travail personnelles, tandis que 43 % prévoient d’adopter des solutions de sécurité mobiles.
Conclusion
A l’heure où la pandémie semble encore loin de disparaître et où le télétravail est plus que jamais d’actualité, il est essentiel qu’employeurs et salariés mettent en place des mesures de cybersécurité.