Radiothérapie pour traiter les cancers ORL
Les chances de guérison d’un cancer ORL sont désormais accrues grâce au traitement par la radiothérapie. Le taux de survie augmente depuis quelques années. Pour tous les cancers en général, en 5 ans, l’on décompte une variation de + 9 % selon la localisation et le type de cancer. Le cancer ORL (Oto-Rhino-laryngologie) est la sixième cause de décès par cancer en Europe. Comment fonctionne la radiothérapie ?
Qu’est-ce que le cancer ORL ?
Le cancer ORL touche l’oreille, le nez et les sinus, la gorge et le cou ainsi que les glandes salivaires. Cette pathologie de la sphère ORL peut aussi se développer dans les organes qui constituent les voies aérodigestives supérieures appelées VADS qui regroupent la cavité buccale et la gorge, l’œsophage, les fosses nasales, les sinus, les cavités de l’oreille, le larynx et la trachée. Le cancer ORL est aussi appelé le cancer des VADS.
Tous les organes de la sphère ORL sont particulièrement sensibles et fragiles et un temps de récupération après une radiothérapie ORL est souvent nécessaire.
90 % des cancers ORL sont liés au tabagisme et à l’alcool. La maladie survient généralement entre 50 et 65 ans. La tumeur est maligne à ses débuts, et les cellules malades atteignent un seul organe. Sans traitement précoce, les cellules cancéreuses se détachent de la tumeur et peuvent envahir les poumons, les os, le foie et le cerveau. Neuf cancers ORL sur dix se développent dans la cavité buccale, permettant de diagnostiquer un cancer de la bouche ou un cancer de la gorge, mais aussi un cancer du nez. 10% des cancers ORL sont des tumeurs rares.
La radiothérapie peut-elle guérir un cancer ORL ?
L’un des traitements les plus utilisés contre les cancers ORL est la radiothérapie externe conformationnelle en 3D avec modulation d’intensité ou RCMI. 4 patients sur 10 guérissent grâce à cette nouvelle technique qui émet un taux d’irradiation d’intensité différente en fonction de la taille de la tumeur.
Dans le cas du cancer de la sphère ORL, la radiothérapie conformationnelle est recommandée pour détruire les cellules cancéreuses au niveau de l’organe touché en utilisant des rayons ionisants. Les irradiations vont se concentrer sur la tumeur pour l’éliminer et sur les ganglions lymphatiques qu’ils sont déjà touchés.
Pour une meilleure efficacité du traitement, les radiothérapeutes l’associent à d’autres traitements comme la chimiothérapie, en fonction de l’avancée de la maladie. Cette technique vise à détruire les cellules cancéreuses microscopiques. La chimiothérapie est aussi utilisée à but palliatif pour soigner les symptômes et calmer les douleurs.
Avant de procéder à la radiothérapie, le patient doit s’entretenir avec le radiothérapeute et l’ORL pour expliquer le déroulement de la séance. Des étapes de préparation aux éventuels effets secondaires possibles, le médecin donne toutes les informations requises. Un bilan dentaire doit être effectué. Pendant la séance, le patient doit porter un masque thermoformé. Celui-ci permet de définir les zones à traiter et comment les radiations peuvent être dirigées. Le nombre de séances et la dose de radiations à administrer dépendent de la santé du patient. Le traitement peut durer 7 semaines soit 5 séances hebdomadaires d’une vingtaine de minutes. Un contrôle régulier chez le radiothérapeute va permettre d’assurer le bon déroulement du traitement.
Quels sont les effets secondaires de la radiothérapie ORL ?
Les traitements par radiothérapie ont des effets secondaires plus ou moins ressentis selon le patient. Ils peuvent être immédiats, pendant, ou en fin de traitement, mais peuvent aussi se manifester beaucoup plus tard, voire des années après. Il est important de toujours aviser votre radiothérapeute des gênes ou des éventuelles douleurs qui persistent. Les effets « normaux » d’une radiothérapie peuvent être :
- la fatigue ;
- les rougeurs cutanées sur la zone irradiée ;
- une inflammation des muqueuses de la cavité buccale ;
- une perte de poids.
D’autres symptômes peuvent également apparaître comme :
- une hyposialie qui se manifeste par la diminution de la production de salive ;
- une fibrose cervicale qui se traduit par le durcissement et la perte d’élasticité de la peau et des muscles du cou ;
- un gain ou une perte de poids ;
- des troubles de la déglutition.
Tous ces effets disparaissent et s’atténuent progressivement après un certain temps de récupération consécutif au traitement de radiothérapie. L’équipe médicale prend en charge chacun des patients pour lui assurer le meilleur suivi pendant toute la durée de son traitement.