A quoi sert la santé au travail ?
Le Centre interentreprises de médecine du travail et de santé au travail (CIAMT), association à but non lucratif, existe depuis 1953. Il est agréé par le Ministère du Travail, loi 1901. Son domaine d’action est Paris et la région parisienne.
Le CIAMT est dirigé par un président, moi en l’occurrence, et un conseil constitué des représentants de chacune des entreprises qui font partie de l’association. Celle-ci possède 30 centres médicaux consacrés à la médecine du travail et 6 centres mobiles disséminés dans son périmètre d’action. C’est plus de 350 personnes qui travaillent avec le CIAMT pour qu’il puisse réaliser ses objectifs.
Qu’est-ce que le CIAMT ?
Le CIAMT effectue différentes actions : des formations, des conférences et des séances d’information et de sensibilisation. La réputation de ce Centre n’est plus à démontrer mais je souhaite, en tant que président, le voir évoluer et augmenter sa popularité via une modification des actions menées jusqu’à présent.
Philippe Goj, quel est votre rôle de président du CIAMT ?
Durant mon mandat de président, je désire faire évoluer le rôle de la médecine du travail dans la santé des travailleurs. La médecine du travail a, depuis ses débuts, ciblé son action sur les visites médicales obligatoires des travailleurs, le dépistage des maladies et l’élaboration des certificats d’aptitude. Depuis 2017, une réforme relative à la médecine du travail tend à l’orienter davantage vers la prévention. C’est pourquoi je souhaite inciter les entreprises à aller dans ce sens et à anticiper les maladies mentales et les autres maladies. Pour ce faire, j’instaure des séances de sensibilisation, d’information et de formation destinées aux employeurs et employés des entreprises. Je fais totalement confiance aux employeurs pour qu’ils instaurent des mesures concrètes qui assurent le bien-être de leurs employés et éviteront ainsi des maladies. Des pauses régulières, une meilleure communication au sein de l’entreprise et la possibilité d’utiliser certains outils sont les mesures phares de cette stratégie. Actuellement, en région parisienne, 30 000 entreprises ont rejoint le CIAMT et adopté ses réformes. Ces bons résultats m’encouragent à continuer afin de rallier à ma cause les entreprises restantes.
Pouvez-vous nous dire, Philippe Goj, comment les services de santé soutiennent les entreprises durant la pandémie actuelle ?
Depuis la pandémie due au Covid-19, tous les services de santé au travail ont l’obligation de remplir leurs engagements d’intérêt général via l’accomplissement des missions qui leur incombent mentionnées dans l’article L.4622-2 du Code du travail :
- accompagnement des employeurs lors de leur évaluation des risques ;
- participer à contenir l’épidémie de coronavirus via le dépistage des personnes pouvant être infectées ;
- prévenir la désinsertion professionnelle des salariés ;
- établir le suivi de l’état de santé des salariés en sachant que les visites reportées dans le cadre de la pandémie sont à effectuer avant le 31 décembre 2021.
Quelles sont les mesures relatives au suivi de l’état de santé des salariés suite à la pandémie ?
Des modalités spécifiques ont été mises en place en ce qui concerne les visites de reprise afin de prendre en compte les risques qu’encourent les travailleurs. Le médecin de travail est en droit de reporter certaines visites de reprise sans que ce report n’entrave la reprise du travail. Toutefois, ces règles sont fixées avec certaines limites :
- respect d’un délai d’un mois après la reprise pour les salariés qui font l’objet d’un SIR (suivi individuel renforcé) ;
- délai de trois mois après la reprise du travail pour les salariés ne relevant pas du SIR.